Lettre ouverte ~ Le gouvernement du Canada devrait arrêter la construction d’un gigantesque monticule de déchets radioactifs à côté de la rivière des Outaouais

le 5 février 2024

Lettre ouverte aux représentants fédéraux, provinciaux et municipaux

Objet : Le gouvernement canadien doit empêcher la construction d’une gigantesque installation de gestion de déchets radioactifs au bord de la rivière des Outaouais et respecter les droits des Premières nations algonquines. 

Honorables sénateurs et sénatrices, Mesdames et Messieurs les députés et Mesdames et Messieurs les élus municipaux,

Le 9 janvier 2024, la Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a approuvé la construction d’une gigantesque installation de gestion de déchets radioactifs près de la surface (IGDPS), à un kilomètre de la rivière des Outaouais. En 2017, le rapport d’un comité d’experts a mentionné les perceptions selon lesquelles la CCSN est en relation trop étroite avec l’industrie nucléaire et qu’elle favorise et promeut des projets qu’elle devrait  réglementer.

Si elle était construite, l’IGDPS contiendrait plus d’un million de tonnes de déchets radioactifs et d’autres déchets dangereux résultant de 80 ans d’exploitation des Laboratoires de Chalk River ; cette installation de recherche nucléaire contaminée appartient au gouvernement fédéral. Elle est située à 180 km au nord-ouest d’Ottawa, sur la rivière des Outaouais, juste en face de la province de Québec. Cette décharge de déchets aura des fuites radioactives pendant son exploitation et elle s’effondrera après quelques centaines d’années à cause de l’érosion.

Les Laboratoires nucléaires canadiens (LNC) sont le promoteur de l’IGDPS. Les LNC appartiennent à Atkins Realis (anciennement SNC-Lavalin) et à deux sociétés multinationales basées aux États-Unis. Les déclarations du promoteur et de l’autorité de réglementation selon lesquelles ” les déchets sont seulement de faible activité et ils se désintégreront rapidement pour atteindre un état inoffensif ” ne sont pas crédibles.

Des experts indépendants affirment que les déchets sont fortement contaminés par de grandes quantités de substances radioactives de très longue durée provenant de réacteurs nucléaires. Ces déchets dangereux peuvent provoquer des cancers, des malformations congénitales et des mutations génétiques. Ils doivent être tenus à l’écart de la biosphère jusqu’à ce qu’ils cessent d’être radioactifs, dans plusieurs milliers d’années.

Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, les déchets produits dans les installations de recherche comme les Laboratoires de Chalk River ont généralement une radioactivité de niveau “intermédiaire” et doivent être stockés sous terre, à des dizaines de mètres ou plus sous la surface.

La décharge de déchets radioactifs se trouve sur un territoire algonquin non cédé, ce qui a également une importance vitale. Les Algonquins Anishinaabe vivent dans le bassin de la rivière des Outaouais depuis des temps immémoriaux et détiennent des droits inhérents pour gouverner et y protéger toutes les formes de vie. Ces droits n’ont jamais été cédés à la Couronne ou au gouvernement par traité. La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones stipule “qu’aucun stockage ou élimination de matières dangereuses ne doit avoir lieu sur les terres ou territoires des peuples autochtones sans leur consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause”. Trois Premières nations algonquines (les Kebaowek , les Algonquins du lac Barriere et les Kitigan Zibi Anishinabeg) ont déclaré à la CCSN qu’elles ne consentent pas à ce que l’IGDPS soit construite sur leur territoire.

Il est important de noter que le consortium continue d’importer des déchets nucléaires commerciaux et fédéraux à Chalk River pour les placer dans l’IGDPS. Ces transferts ont lieu malgré une demande expresse de la Ville d’Ottawa d’arrêter les importations de déchets radioactifs dans la vallée de l’Outaouais.

Il est urgent que le gouvernement canadien ordonne d’arrêter le projet d’IGDPS et de respecter les droits inhérents du peuple algonquin.

Nous vous prions d’agréer l’expression de nos sentiments distingués,

Éric Notebaert, MD, Association canadienne des médecins pour l’environnement 
Eva Schacherl, Le conseil des canadiens, Ottawa 
Ginette Charbonneau, Ralliement contre la pollution radioactive
Gordon Edwards, PhD, Le regroupement pour la surveillance du nucléaire
Johanna Echlin, Old Fort William [Quebec] Cottagers’ Association

Lynn Jones, Concerned Citizens of Renfrew County and Area 

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