Lettre du Hill Times : Crise de la mauvaise gestion des déchets radioactifs dans le bassin versant de la rivière des Outaouais, Chef Lance Haymond et Dr. Gordon Edwards

le 20 mai, 2024

https://www.hilltimes.com/story/2024/05/20/crisis-of-radioactive-waste-management-in-the-ottawa-river-watershed-advocates/421802/

Nous écrivons pour alerter les lecteurs du Hill Times sur ce que nous considérons comme une crise de mauvaise gestion des déchets radioactifs dans le bassin versant de la rivière des Outaouais. Les éléments de cette crise sont les suivants:

·         Une gigantesque décharge en surface d’un million de tonnes de déchets radioactifs aux Laboratoires de Chalk River, à moins d’un kilomètre de la rivière des Outaouais. Selon l’inventaire autorisé pour l’installation, plus de la moitié des radionucléides ont une longue durée de vie, leurs demi-vies dépassant de plusieurs milliers d’années la durée de vie nominale de l’installation.  Les experts affirment que les déchets sont de “niveau intermédiaire” et qu’ils devraient être stockés sous terre. L’installation devrait laisser échapper des contaminants radioactifs pendant son fonctionnement et se décomposer en raison de l’érosion après quelques centaines d’années.

·         Une proposition visant à enterrer « in situ » un réacteur nucléaire défunt à moins de 400 mètres de la rivière des Outaouais, à Rolphton, en Ontario. La proposition bafoue les normes de sécurité internationales qui stipulent que l’enfouissement ne devrait être utilisé qu’en cas d’urgence.

·         Un consortium multinational du secteur privé transporte tous les déchets radioactifs fédéraux, y compris les déchets de combustible irradié de haute activité, vers Chalk River. Ces importations ont lieu malgré la demande explicite de la ville d’Ottawa, en 2021, de cesser les importations de déchets radioactifs dans la vallée de l’Outaouais, qui est sismiquement active et constitue un mauvais emplacement pour le stockage à long terme des déchets radioactifs.

·         Tout ce qui précède se produit malgré l’opposition du peuple algonquin, sur le territoire non cédé duquel se trouvent les laboratoires de Chalk River et le défunt réacteur de Rolphton. Cela contrevient à la Loi sur la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones du Canada.

À notre avis, cette crise est le résultat direct du régime inadéquat de gouvernance nucléaire du Canada, dans lequel presque tous les aspects de la gouvernance nucléaire sont confiés à une seule agence, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, qui est largement perçue comme étant capturée par l’industrie nucléaire et comme favorisant les projets qu’elle est censée réglementer. Parmi les autres problèmes, on peut citer les conflits d’intérêts, le manque de freins et contrepoids et une politique inadéquate en matière de déchets nucléaires.

Malgré les résolutions répétées de l’Assemblée des Premières Nations et de plus de 140 municipalités situées en aval, dont Ottawa, Gatineau et Montréal, le gouvernement actuel ne semble pas vouloir ou pouvoir prendre des mesures significatives pour résoudre cette crise. Nous faisons donc appel à l’Agence internationale de l’énergie atomique et demandons une réunion avec son équipe d’examen par les pairs qui doit se rendre au Canada le mois prochain.

Chef Lance Haymond, Première Nation Kebaowek

Gordon Edwards, Ph.D., Regroupement pour la surveillance du nucléaire

Leave a comment