21 février 2022
La Commission canadienne de sûreté nucléaire (CCSN) a commis une erreur massive dans un document qu’elle a préparé pour une audience du 22 février pour autoriser un monticule géant de déchets radioactifs près de la rivière des Outaouais, à 180 km en amont de la capitale du Canada.
La présentation de la CCSN (diapositive 23) montre la radioactivité du monticule tombant sous la radioactivité des roches environnantes entre 10 et 100 ans après la fermeture de l’installation fédérale de gestion des déchets.
Mais la bande grise montrant la radioactivité des roches de la région est fausse – environ 1 000 fois trop élevée.
« C’est très inquiétant, car la Commission est le seul organisme au Canada à superviser l’industrie nucléaire et à contrôler la sécurité de ses activités », a déclaré Ole Hendrickson, PhD, scientifique et chercheur pour Concerned Citizens of Renfrew County and Area. “Les colis dans le monticule seront plus radioactifs que la grande majorité des échantillons de minerai, même dans 10 000 ans.”
La CCSN utilise la « gamme de radioactivité dans les roches » erronée pour conclure que le dépotoir de déchets radioactifs ne poserait pas de risque important à long terme pour la santé du public et recommande d’autoriser sa construction.
L’organisme de réglementation nucléaire du Canada a passé quatre ans à évaluer la proposition pour une « installation de gestion des déchets près de la surface (IGDPS)» des Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC), mais n’a pas réussi à détecter l’erreur de plusieurs ordres de grandeur.
Le monticule comprendra des déchets emballés à vie longue avec jusqu’à 10 000 000 de Becquerels par kilogramme de radioactivité. Cela signifie que 10 millions d’atomes se désintègrent – émettant une rafale de rayonnement – chaque seconde par kilo. Le dépotoir contiendrait plus d’un million de tonnes de déchets.
Dans sa proposition, les LNC ont également calculé une « dose d’ingestion » et ont conclu qu’il serait plus sécuritaire de manger des déchets dans le monticule que de manger du minerai d’uranium local, environ dix ans après la fermeture du dépotoir.
La diapositive de la CCSN fait référence à un rapport de 1981 de la Commission géologique de l’Ontario. Même l’échantillon le plus radioactif du rapport serait beaucoup moins radioactif que la bande grise prétendant montrer une « gamme de radioactivité dans les roches » dans la région de Pembroke-Renfrew. Cet échantillon aberrant (avec 1100 ppm d’uranium) a été trouvé près du lac Merchands, à 100 km de Chalk River.
Le rapport a analysé 74 échantillons et en a trouvé 67 avec de faibles niveaux, de 1 à 100 parties par million, d’uranium.
L’erreur apparaît d’abord dans le dossier de sureté préparé par le promoteur du monticule. Les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) sont une société privée engagée par le gouvernement fédéral en 2015 pour exploiter des installations nucléaires appartenant à la société d’État fédérale Énergie atomique du Canada limitée (EACL). Le dossier de sûreté est le principal document utilisé par la CCSN pour prendre une décision de permis.
Hendrickson a ajouté : « La répétition de l’erreur massive des LNC soulève des doutes majeurs quant à la crédibilité de l’évaluation par la CCSN des risques du projet. »

[…] documents d’autorisation contenaient un certain nombre d’erreurs graves, notamment une surestimation d’un facteur 1000 de la radioactivité des gisements d’uranium voisins. “Cette surestimation […]
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